Noël d'ici et d'ailleurs
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Le Noël provençal , avec son repas du Réveillon de Noël est un temps fort de la vie familiale et religieuse en Provence. dans sa symbolique il évoque la vie de Jésus.
La Table calendale est dressée sur trois nappes blanches pour honorer la Sainte Trinité. Elle est éclairée de trois chandeliers, et garnie avec le blé de la Sainte Barbe.
On ajoute un couvert supplémentaire : c'est la place du pauvre , on lui réserve aussi une part de nourriture.
On prend le Gros Souper : le repas est composé de sept plats maigres, essentiellement des légumes.
Ce « gros souper » était un repas d'attente et de vigile. Il était frugal, car composé de plats maigres. Le repas gras, le « diner », se fera le lendemain avec la dinde rôtie.
Il était maigre mais abondant... les plats en sont codifiés par la tradition :
- la morue frite,
- le muge aux olives,
- les escargots, tirés de leur coquille avec une épine de l'arbre de Judée ou un clou neuf,
- la carde,
- le cèleri à la sauce poivrée ou à l'anchoïade,
- le gratin de courges.
Et enfin… le repas s'achevait avec les 13 desserts…
On quitte alors la table pour assister à la messe de minuit. Et on revient pour manger les treize desserts. Les 13 desserts symbolisent le Messie entouré de ses 12 apôtres lors de la Cène. Le choix des desserts n'est pas strictement défini, las composition varie d'un endroit à un autre, et d'une famille à l'autre, seul le nombre reste fixe.
Les 13 desserts peuvent être composés de : pompe à huile (fougasse sucrée à l'huile d'olive), raisins secs, amandes, figues sèches fourrées de noix, noisettes, dattes, pommes, poires, mandarines, nougat blanc, nougat noir, pâtes de coing, papillotes.

Les Santons de Provence
Nés à la révolution, du fait que les églises devenues "propriétés de l'état Français" en 1793, l'assemblée nationale décida de toutes les fermer, les gens, qui étaient profondément religieux, ayant l'habitude d'aller à l'église pour voir la crèche à Noël ne pouvant plus s'y rendre les églises étant fermées, et le culte interdit (risque de se faire couper la tête). ils ont commencé en cachette à faire des crèches chez eux. Ils réalisèrent donc de tout petits personnages qu'ils pouvaient cacher facilement. Ces petits personnages étaient de petits saints : Joseph, Marie et l'enfant Jésus, d'où l'appellation santons. (Santon = petit saint, santoun en provençal.)
En 1798, un monsieur de Marseille - Jean Louis LAGNEL -,en se promenant dans la campagne à Aubagne, constata qu'il ne pouvait pas se débarrasser de la terre humide qui collait à ses chaussures (c'était de l'argile), fut obligé de le faire avec ses mains. Il vit que cette terre se travaillait très bien et il eut l'idée de faire une petite crèche qu'il trouva à vendre aussitôt. Il en fit d'autres et c'est ainsi qu'est né le métier de santonnier
ils représentent aujourd'hui traditionnellement les corps de métiers et les personnes importantes pour la communauté comme le "Ravi".
le "gros souper", un repas maigre mais rempli de symbolisme.
La table est dressée sur trois nappes les unes sur les autres - une pour chaque personne de la Sainte Trinité ( le Père, le Fils et le Saint-Esprit) et éclairée par 3 bougies. Elle est ornée de petits houx à boules rouges, de belles roses de Jéricho, du blé de Ste-Barbe semé avant le 14 décembre. Les plats sont au nombre de sept et représentent les sept douleurs de la Vierge.
Après la soupe à la courge (1), on éteint une première bougie et on enlève une nappe en prenant soin de la secouer sur la deuxième nappe avec ses miettes et ses quignons de pain.
On gobe ensuite des escargots (2) qui ont été cuits au court-bouillon, servis dans le jus de cuisson réduit, assaisonné et bien tomaté. A Arles, on ne gobe pas les escargots mais on les enlève de leur coquille avec une épine pour les manger avec l'aioli.
Tout repas maigre implique la présence de poisson, le plat traditionnel demeurant la morue séchée en raquettes salées, en brandade (3), suivi d'un mulet aux olives et aux oignons frits (4);
On sert ensuite les légumes traditionnels (5): chou-fleur, cardon, céleri, artichaut arrosés d'huile d'olive pressée, dans une sauce blanche ou encore accompagnés de la traditionnelle anchoiade ;
Puis une salade frisée bien rehaussée de croûtons à l'ail (6)
Puis c'est au tour du septième plat composé de 13 desserts (7)! Les desserts sont au nombre de 13, comme les convives de la Cène. Il n'y a pas de bûche aux marrons, de sorbets mais un échantillonnage des produits tirés de la nature, la saveur de l'automne au temps de la cueillette, du séchage et des confitures: Il faut apporter dans l'ordre: 1/ Fougasse (galette) ou pompe à l'huile à base de fine fleur de farine, d'huile d'olive, d'eau de fleur d'oranger. et de cassonade; Les 6 fruits : |